Longue histoire que celle de la paroisse Sainte-Gertrude... Bien des générations s’y sont succédées. Voici ce qu’on en sait.
La paroisse au cours des siècles
Des découvertes diverses indiquent que l’Homme fréquente la région depuis la préhistoire. Des outils du paléolithique ont été trouvés dans la vallée du Broebelaer, au niveau de l’avenue d’Auderghem. On dispose aussi de silex taillés et d’ossements attribués au néolithique. Jusqu’ici, rien n’indique cependant qu’il s’agissait de population fixées dans la vallée du Maelbeek ou sur le sommet de ses versants.
Les premières chaumières d’Etterbeek ne seraient apparues vers le VIIème ou le VIIIème siècle, c’est-à-dire vers le milieu de la période franque.
Septième siècle
Suivant une légende, Gertrude fille de Pépin de Landen, ancêtre de Charlemagne, et abbesse du Monastère de Nivelles, séjourne à Etterbeek. Alors qu’elle passait par là, Gertrude aurait bu à la source du Broebelaer, y aurait fondé une chapelle et cédé la dîme à l’abbaye de Nivelles. Les terres appartenaient en effet à la famille des Landen. Lorsque Gertrude se retira à l’abbaye de Nivelles, c’est celle-ci qui devint propriétaire des terrains du futur Etterbeek.
Pour certains, le nom même de la commune aurait pour origine le nom de la mère de Gertrude, Itte (Ietterbeek ; le ruisseau d’Itte). L’explication la plus communément admise pour le nom de la commune serait toutefois « ruisseau rapide » et ferait plutôt référence au Maelbeek.
Quoi qu’il en soit, c’est à cette époque qu’apparaissent les premières habitations. Et en conséquence Gertrude est considérée comme la fondatrice de la commune. Notre paroisse pourrait donc avoir plus de 13 siècles d’existence. Notons que décédée le 17 mars 664, Gertrude ne sera canonisée que 550 ans plus tard par le Pape Honoré III.
Dixième siècle
966 : Un diplôme de l’Empereur Otton 1er mentionne l’église d’Etterbeek, alors orthographiée "latrebache". L’acte attribue à l’abbaye de Nivelles divers biens, parmi lesquels l’église d’Etterbeek.
Douzième siècle
1127
Un prêtre s’installe à demeure à Etterbeek, suite à une décision de l’Evêque Burchard de Cambrai, érigeant en demi-église la quarte-chapelle d’Etterbeek (orthographiée "letrabecca"). Pour certains, elle était située près du carrefour entre les actuelles rue Froissart et Belliard. Le premier noyau d’Etterbeek devrait probablement se trouver à cet endroit, donc à mi-côte du versant du Maalbeek, non loin du confluent avec le Broebelaer. On trouvera des fondations en 1864, mais on n’en gardera malheureusement rien. L.-F. De Pauw en fera les fondations de l’ancienne chapelle, cependant sans le prouver. Pour d’autres, cette église se trouvait déjà dans les environs immédiats de la place Van Meyel actuelle. Quoiqu’il en soit, un prêtre va désormais résider dans la localité, habilité à célébrer la Messe et à dispenser certains sacrements. Nous avons dès lors une paroisse à part entière. C’est la première fois qu’une des variantes du nom d’Etterbeek apparaît dans un document.
C’est vers la même époque que l’évêque de Cambrai cède l’église paroissiale Sainte-Gertrude à la collégiale Sainte-Gudule. Les revenus de la paroisse devront être affectés à l’hôpital des douze apôtres (A Bruxelles)
Peu de temps après, une nouvelle église, plus grande, est construite près de l’actuelle place Van Meyel, probablement au même endroit que celle qui fut détruite à la fin du dix-neuvième siècle. Elle sera agrandie à plusieurs reprises. Dans un premier temps, cette première église, de style roman, deviendra le choeur d’une deuxième.
En ce qui concerne le nom de la commune, les spécialistes donnent au radical "Ett" la signification celtique de "mouvement vif". Etterbeek signifierait ainsi "ruisseau rapide". Le ruisseau en question était le Maelbeek (D’après Wikipedia), mais on peut se demander si le Broebelaer, au nom si évocateur, ne serait pas impliqué. Si on entend bavarder un ruisseau, c’est que ses eaux sont animées d’une certaine vitesse... L’orthographe "Etterbeek", proche du nom actuel de la commune, apparaît pour sa part en 1138.
Quatorzième siècle
Vers la fin du XIVème siècle, existait, à Etterbeek, une ferme importante « Het Hof te Yetterbeke ». Elle ne disparaîtra qu’à la fin du dix-neuvième siècle. La cure d’Etterbeek était confédérée par le Chapitre de Sainte-Gertrude et les deux tiers de la dîme étaient perçus par l’Abbaye de Nivelles
Quinzième siècle
1497 : Le curé se nomme Ita Joes
Seizième siècle
Au curé Joes succédera Gerardus Mietermans (décédé le 15 mai 1573), puis Jacques Van den Berghe
1559
Etterbeek passe de l’évêché de Cambrai au nouvel archevêché de Malines. L’église relevait encore à cette époque du Chapitre Sainte Gertrude de Nivelles. Les abbesses devaient veiller à l’entretien du bâtiment, ce qui n’alla pas sans de nombreux conflits !
1567
Jean Haes (ou Huys) est nommé curé.
1580
Les Iconoclastes dévastent Etterbeek dans le contexte des guerres de religion.
1592
Le Chapitre de Nivelles se voit condamner à réparer le choeur de l’église et à fournir une cloche.
1593
Le nouveau curé s’appelle Jean Canegontues. Il décédera en 1599.
Le 15 juin 1595, la cloche sus-mentionnée est baptisée et placée. Elle possédait une masse de 846 livres. Elle est qualifiée de cloche décimale. Le décimateur était, sous l’Ancien Régime, celui qui avait le droit de lever la dîme : impôt en nature prélevé par l’Eglise sur les productions agricoles. Une des charges du gros décimateur (Ici le chapitre de Nivelles) était de fournir, placer et entretenir la grosse cloche, qu’on appelait pour ce motif cloche décimale.
La sacristie sera également réparée en 1596 et 1598.
1599 – 1601
Robert Le Nivet lui succède et introduit une demande pour la construction d’une nouvelle cure. C’est le plus vieux presbytère dont on connaît l’emplacement. Il se situait chaussée Saint-Pierre, à la place de l’école communale actuelle.C’était une maison assez vaste comportant un étage et entouré d’un jardin tel qu’on les concevait au quinzième siècle. Une haie de gros tilleuls bordait le bâtiment côté rue.
En 1600, on note de nouvelles réparations à la sacristie.
Dix-septième siècle
Dans la première moitié de ce siècle, l’église se présente comme une église romane composée de quatre travées. A l’est, le choeur présente un chevet à trois pans coupés. A l’ouest, le porche, dans l’axe de la nef, perce une tour surmontée du clocher.
1601
Premier registre paroissial des naissances.
1602
Philippe Fabri devient curé jusqu’en 1609
1609
Roland Schaybroeck préside brièvement aux destinées de la paroisse. L’année suivante, il est en effet nommé vice-doyen de Sainte-Gudule
1610
Jean Verghouts est le nouveau curé.
1611
Antoine Van Beuvel lui succède brièvement
1612
C’est au tour de Guillaume Van Stock de prendre la direction de la paroisse
1614
Egide Landschot devient curé. Il fait une demande auprès de l’Archevêque pour pouvoir faire une quête en vue de financer des réparations à la cure.
1619
Pierre Cuvellene déserte sa cure, preuve s’il en est que le délabrement se poursuit...Le premier février, les habitants d’Eggevoord (Parc Léopold actuel) obtiennent l’autorisation de construire une petite chapelle à l’angle de la rue Gray et de la chaussée de Wavre actuelles. Elle abritait une fort jolie statuette de Sainte Gertrude en chêne sculpté datée de cette époque
1625
Egide Lucas, le curé à ce moment-là, renonce à ses fonctions. Le 30 juin, Josse Lupus (De son vrai nom Vroelins) lui succède et ceci jusqu’en 1635.
En 1632, la cloche de 1595, endommagée, est refondue et portée à 900 livres. A la même époque, c’est la charpente de l’église, vermoulue, qui doit être réparée.
1635
Le 14 octobre, Lambert Lardenie ou Ardennis prend la direction de la paroisse, brièvement puisque son successeur, Pierre Faes, bachelier en Théologie, déserte sa cure.
1637
Le 22 décembre, Rombaut Caesens prend ses fonctions de curé à Sainte-Gertrude.
1641
De 1641 à 1645, Arnold Van Zinnicq, un licencié en théologie est nommé. Pierre Parisot lui succède jusqu’au 4 mai 1658, année où il réalise un pèlerinage en Italie. On retiendra les démêlés de ces deux personnages avec les Chanoinesses de Nivelles, peu promptes à engager les dépenses nécessaires pour garder les bâtiments en bon état.
Seconde moitié du siècle
Une importante ferme est mentionnée près de l’église
1659
C’est cette fois Richard Merx qui devient curé jusqu’à son décès le 3 mars 1691. Lui aussi rencontrera des problèmes avec le Chapitre de l’abbaye de Nivelles. De nouvelles réparations seront toutefois effectuées à l’église en 1661 et au clocher en 1673.
1688
Le 23 août 1688, la foudre s’abat sur le sanctuaire. Il est vraisemblable que la croix de style gothique et le coq aient été exécutés à ce moment et se soient par après retrouvés sur l’église détruite à la fin du dix-neuvième siècle. Cette croix se trouve actuellement dans le jardin de la cure et aurait donc 350 ans.
1692
François Cornely est le nouveau curé
1694
De 1694 à 1709, année de sa mort, Henri Slechtens préside aux destinées de la paroisse, mais est aussi nommé président de la Gilde de l’Arc, fondée à Etterbeek en 1628
+/- 1696
Des briqueteries sont signalées dans le quartier Jonniaux/Dekens/Cornet actuel. Elles fourniront notamment les briques pour la construction d’une nouvelle église. (A vérifier)
Dix-huitième siècle
1705
Le choeur de l’église est restauré.
1710
Antoine Hennaert succède à Henri Slechtens. Il décèdera dans ses fonctions le 6 juillet 1733
1730
Un violent orage s’abat sur la commune le 27 juin. Les dégâts sont considérables et les récoltes, totalement perdues
1734
Guillaume Bogaerts devient curé. Il s’éteint le 3 juillet 1737. Suivant un acte daté du 2 mars 1732, il laisse une somme de 350 florins pour qu’une messe anniversaire pour le repos de son âme soit célébrée perpétuellement le jour anniversaire de sa mort
1738
Jean Praet est nommé curé. Il décédera le 7 janvier 1756. En 1740, la tour de l’église, qui servait aussi de beffroi est restaurée. Au milieu de ce siècle, un plan approximatif de l’endroit est dressé. (Atlas de l’hôpital Sainte-Elisabeth). Une chapelle a été ajoutée au niveau de la troisième travée, côté sud. Le choeur a été remplacé par un mur percé d’une baie. On ne sait toutefois pas si l’ancien choeur a été simplement rasé ou s’il a été remplacé par une nouvelle structure.
L’église de 1750, qui sera détruite en 1887. |
C’est à cette époque (en 1750) qu’une nouvelle église commence à être bâtie près de l’actuelle place Van Meyel. C’est l’architecte Van Haelen qui en dresse les plans. En 1751, il prend aussi en charge les travaux avec son gendre. Les habitants étaient chargés d’aller chercher les matériaux nécessaires et les briques provenaient des fours de la commune. La chanoinesse de Nivelles fait maçonner à l’extérieur du bâtiment une pierre héraldique portant des armoiries. On trouve une pierre identique au dessus de la porte du cloître à Nivelles. Cette pierre sera récupérée en 1886 (époque de la démolition de l’église) par Félix Hap. Il en fera don au Musée de Bruxelles, qui malheureusement l’égarera.
Ce qu’on ne sait pas non plus avec certitude, c’est si l’église romane a été complètement rasée ou si elle a été agrandie. Il semblerait toutefois bien, d’après les plans, que la tour et le choeur aient été conservés, mais que la nef aurait été élargie de manière à lui donner une forme presque carrée.
1756
Rops Herman Claes remplace Jean Praet. Il décédera le 3 novembre 1781. Le 9 août 1775, il introduit auprès de l’Archevêque une demande d’augmentation de compétence pour pouvoir entretenir un vicaire. Le Chapitre de l’abbaye de Nivelles se livrera à diverses manoeuvres pour faire échouer le projet
1778
Fin de la construction et consécration de la nouvelle église. A partir de cette année, et jusqu’en 1785, la kermesse aura lieu le deuxième dimanche de juillet au lieu du premier dimanche d’octobre. Elle reprendra cette date dès 1786.
1781
Denis Redant devient curé. Il le restera jusqu’en 1799 et décédera en 1805. Un document conservé aux Archives Générales du Royaume nous apprend que la cure et son jardin couvrent une superficie d’environ 115 verges. Reste à savoir ce que valait la verge utilisée à cette époque dans notre région...
1789
Le chapitre de Nivelles paye un confessionnal
1799
Pierre Van Neuken devient curé.
Dix-neuvième siècle
1805
Le nouveau curé s’appelle H Maxhu.
1811
Pierre de Groodt prend la direction de la paroisse jusqu’à son décès le 8 août 1828.
1828
Une grande figure reçoit la paroisse en charge le 30 août 1828 : Antoine Gautier. Il a laissé encore aujourd’hui une trace dans la toponymie etterbeekoise. A cette époque, notre paroisse est en fait une succursale de la paroisse de Woluwé-saint-Etienne, dont Antoine Gautier est le desservant (et non le curé). Issu d’un milieu aisé, Antoine Gautier consacra pas mal de moyens pour entretenir et enrichir l’église de l’époque. Il léguera divers ornements à la Fabrique d’église, et fera un don important au Bureau de bienfaisance de la commune pour l’aide aux démunis. C’est suite à ce don que les autorités communales décideront de lui dédier une rue.
1833
Un vicaire est mentionné dans la paroisse : De Konnick. Nous ignorons quand il est arrivé dans la paroisse et le moment de son départ, mais il est toujours présent en 1838.
1835
A. Gautier institue le service mensuel des âmes du purgatoire.
1838
A partir du 6 mars 1838, un nouveau vicaire fait son apparition à Sainte-Gertrude : Vandenplas, N.J. Il y restera jusqu’en 1854.
1845
A. Gautier intervient financièrement pour l’achat d’un ostensoir.
1848
La sacristie s’orne de balustrades, financées notamment par le desservant.
1849
Epidémie de choléra à Etterbeek. On voit l’abbé Gauthier se dévouer corps et âme pour soulager les souffrances des habitant
1851
La paroisse d’Etterbeek est devenu une succursale du Doyenné de Bruxelles. A. Gautier est toujours qualifié de desservant.
1853
Achat d’une cloche en 1853 pour lequel le desservant intervient.
1854
Le 27 juin, M. Stackenboghs est nommé vicaire. Il restera jusqu’en 1858.
1858
Le 11 octobre 1858, J.B.E.A. Peeters est nommé vicaire. Il réside au 30 de la chaussée Saint-Pierre. Il restera jusqu’en 1868.
1861
C’est cette fois une bannière du Saint-Sacrement qui est acquise grâce à l’aide d’A Gautier.
Le 14 décembre un nouveau vicaire arrive à Sainte-Gertrude : L.A.H. Willems. Il réside d’abord avenue d’Auderghem, puis au 11, rue de l’Eglise (actuelle rue A. Gautier), alors que l’église se situe au n° 23. Il est encore présent en 1885.
1863
Antoine Gautier demande d’être déchargé de sa fonction de curé. Joseph Vervoort est nommé à sa succession le 18 septembre. Il réside à la cure, chaussée St-Pierre, 143, puis 169 (sans qu’on sache s’il s’agit d’un déménagement ou d’une renumérotation des immeubles).
1865
A. Gautier est encore à l’origine de la fondation de la confrérie de Notre-Dame de l’Immaculée Conception.
1866
La cure se situe au n° 35 de la chaussée Saint-Pierre.
On note la présence d’un autre prêtre à Etterbeek : J.C. Vammoorsel, résidant au 47 de la rue du Cornet. Nous ne savons cependant pas s’il est attaché au service de la paroisse. Le 23 octobre 1866, l’abbé Gautier s’éteint.
1868
L’abbé Leytens est nommé vicaire le 15 avril et est toujours présent en 1873. Il réside au n° 70 (de l’époque) de la chaussée Saint-Pierre
1874
Le 27 janvier 1874, c’est H.J. Meeus qui devient vicaire. Il le restera jusque au moins 1882. Il réside au 187 de la chaussée Saint-Pierre
1877
Le 27 octobre, un vicaire de plus arrive dans la paroisse : H.F. Decoster. Il y est toujours en 1880.
C’est aussi cette année qu’un un arrêté royal permettant l’acquisition d’un terrain pour construire une nouvelle église est publié.
1885 - 1887
Construction de la nouvelle église, à côté de la précédente ; les deux édifices cohabiteront pendant ces années. Il semble donc que le nouvel édifice n’ai pas été construit sur l’ancien cimetière, du moins pas complètement.
L’église, de style néogothique et construite sur un plan basilical est due à l’architecte Hansotte. Elle sera construite par l’entrepreneur Sommereyns. Joseph Vervoort fera don du vitrail qui surplombait le maître autel. La place Van Meyel est aménagée en même temps. Les époux Van Meyel – Cool étaient des bienfaiteurs. Leurs dons permirent notamment la construction d’un orphelinat et d’une crèche.
L’église est bénie le 27 octobre 1887 (à vérifier) et le Saint Sacrement y est amené trois jours plus tard.
L’abbé Vervoort sera aussi le dernier curé à occuper le presbytère de la chaussée Saint-Pierre. Il aura donc servi près de trois siècles.
En 1887 apparaissent aussi les noms de trois nouveaux vicaires : Vandergoten P.J.L., Verdonck A.H. et Harrewyn J. Ce dernier habite au 134 de la rue du Cornet
1888
Une autre grande figure – qui elle aussi a laissé une trace dans la toponymie etterbeekoise – prend le relais : Albert Boone, né le 18 juin 1847 à Turnhout. Il occupera provisoirement une maison située au 129 chaussée Saint-Pierre avant d’emménager dans la cure actuelle, située rue Sainte-Gertrude. Cette dernière, oeuvre des architectes Saublens et François, date de 1892. A. Boone était Docteur en Théologie de l’Université de Louvain.
1894
Installation de 4 cloches dans le clocher de la nouvelle église, sous le parrainage de Félix Hap et Alberta Vandenbranden. Ci-contre, la cloche nommée Felix, la seule qui n’a pas été emportée par les Allemands au cours de la deuxième guerre mondiale, et dès lors la seule d’origine certaine. |
Vingtième siècle
1900
La nouvelle église est consacrée le 2 octobre 1900 par l’Archevêque Monseigneur Goosens
1912
La cure de Sainte-Gertrude est érigée en doyenné de Bruxelles Sud-Est, et le père Albert Boone devient par la même occasion Doyen.
1914 - 1918
C’est la guerre et Bruxelles est occupée. L’église catholique fera preuve de résistance. La paroisse et son clergé ne seront pas en reste. A la fin de la guerre, à la demande des évêques, un rapport sera rédigé. Il est conservé aux Archives générales du Royaume et ne manque pas d’intérêt. On y apprend notamment que le premier janvier 1915, une lettre pastorale aux accents patriotiques est adressée par l’Archevêque aux fidèles. Le gouverneur allemand, le général Von Biesling, en interdira la lecture. Le doyen lui répondra qu’il ne dépend que de l’Archevêque et... la lettre sera lue trois dimanches de suite dans toutes les églises du doyenné ! La paroisse collaborera étroitement avec la commune. Des collectes et souscriptions seront organisées, en faveur de la Croix-Rouge, des familles de soldats et des "chômantes". Des distributions de soupes et de vivres auront lieu. Des ambulances sont organisées, notamment au patronage, avec chaque fois deux médecins et un prêtre. Quelques soldats blessés, tant belges qu’allemands ont été soignés. Des réfugiés, en provenance de Leuven, ont été hébergés dans les locaux du patro.
On note aussi de nombreuses actions de solidarité. Ainsi, l’ "Oeuvre des petites abeilles" s’occupait des enfants jusqu’à 16 ans. Le but était de leur fournir de la nourriture et quelques soins médicaux. Plus de 800 enfants en ont bénéficié.
L’église ne désemplit pas. Tous les lundis est célébré un requiem pour les soldats morts au champ d’honneur ; tous les samedis, un messe solennelle pour la paix. On distribue 700 communions les jours de semaine, 1500 le dimanche... La piété faiblira à partir de 1917, mais pas le nombre de communions. La Brabançonne fut régulièrement jouée à l’occasion d’offices.
Le document reprend aussi quelques statistiques. Les baptêmes, au nombre de 375 en 1914 connaîtra logiquement un recul dans les années suivantes. lls n’étaient plus que 159 en 1917. Le nombre de mariages connaîtra la même évolution : 234 en 1913, et seulement 93 en 1917. Le nombre de communions solennelles restera stable (entre 250 et 300 par an). Le nombre de communions passera de 160 000 par an en 1913 à 260 000 en 1916. Les communions pascales, au nombre de 12 000 en 1913, connaîtront la même évolution (21 000 à la fin de la guerre).
Trente-deux paroissiens seront déportés, dont 15 pères de famille. Les épouses et enfants ont pu compter sur le soutien d’un comité. Ils rentreront tous après plusieurs mois, dans un état de santé déplorable.
L’abbé Jean Bostaels, vicaire, sera arrêté le 3 novembre 1915 et condamné à 12 mois de travaux forcés pour recrutement. Il sera déporté à Rheinbach le premier mars 1916. Envoyé à Vilvorde en juin 1918, il devra attendre l’armistice pour être libéré. D’autres prêtres de Saint-Stanislas et de Saint-Michel seront également condamnés à diverses peines.
Quelques 1985 paroissiens ( militaires, miliciens et volontaires ) serviront sous les drapeaux. 146 y laisseront la vie, et 50 reviendront invalides. On déplore 5 décès en Allemagne et 2 en Hollande.
1921
Albert Boone reçoit le titre d’Officier de l’ordre de Léopold par le roi Albert I le 10 décembre. Le Doyen Boone restera en fonction jusqu’à son décès qui survient le 5 décembre 1930. On donnera son nom à la rue située derrière le choeur de l’église de l’époque. |
1931
L’abbé Jans devient curé. Né à Anvers le 20 août 1890, bachelier en théologie et ordonné prêtre le 30 mars 1913, il décédera le premier janvier 1939.
1939
L’abbé Joseph Dequidt succède à l’abbé Jans. Né le 22 novembre 1889 à Molenbeek-Saint-Jean, bachelier en droit canon, il est ordonné prêtre le 20 septembre 1913. Il s’éteindra le 12 juin 1950
1943
L’occupant allemand confisque les trois plus grosses cloches.
1950
L’abbé Van Den Brouck est instauré curé à Sainte-Gertrude. Il y restera 25 ans.
1951
Les trois cloches enlevées en 1943 retrouvent leur place, mais on ignore s’il s’agit de copies à l’identique, de restauration des exemplaires précédents ou de nouveaux exemplaires réalisés avec le bronze des trois cloches primitives. Dans les années ’60, l’abbé Block prend les rênes de la paroisse. Il a été ordonné prêtre en 1953. Il décédera le 7 novembre 2007 à Annevoie où il vivait depuis sa retraite.
1972
Suite à une tempête, la flèche de l’église doit être démontée.
1977
En janvier 1977, l’Abbé Paul Dao arrive à Sainte-Gertrude. Il y restera jusqu’en 2023. Ordonné prêtre le 29 avril 1970 à Saïgon, il avait dû quitter le Vietnam quelques temps après.
1993
Minée par une fuite souterraine, le clocher de l’église menace de s’effondrer. Les autorités communales prennent la décision d’abattre l’édifice. Seules ses cloches, toujours visibles à la place Van Meyel, témoignent de son existence passée.
La communauté paroissiale célébrera désormais ses offices dans des chapelles provisoires, d’abord une salle de l’école Saint-Joseph, ensuite dans un local donnant sur la chaussée Saint-Pierre
Vingt-et-unième siècle
2006
Le premier avril 2006, le Père Amilcar Cabral, d’origine Colombienne, est installé comme nouveau curé de la paroisse. Il s’attellera à son tour au projet de reconstruction de l’église.
2014
Après des années de tractations et négociations, une convention concernant cette reconstruction sur la Place Van Meyel d’Etterbeek et l’aménagement de ladite place est approuvée par le conseil communal en date du 31 mars.
2020
Suite à une longue procédure, le permis d’urbanisme est accordé pour la construction d’une nouvelle église, mais des opposants introduisent aussitôt un recours au Conseil d’Etat.
En mars 2020 se déclenche aussi la pandémie de Covid-19 qui fera des dégâts considérables dans le monde. Le gouvernement prend des mesures drastiques pour combattre la maladie, dont de sérieuses restrictions concernant l’exercice des cultes. Handicapée par l’exiguïté de sa chapelle, la communauté paroissiale est contrainte de limiter fortement ses activités. Plusieurs mois d’errances et d’exils...
2023
La pandémie de Covid, puis le déclenchement de la guerre en Ukraine entraînent une explosion des prix de la construction et les recours compliquent les choses. En début d’année, la Fabrique d’Eglise - sans rfenoncer à la reconstruction qui s’avère prendre plus de temps que prévu- décide de rénover la chapelle provisoire. En réalité, une nouvelle chapelle est aménagée à l’étage. Plus visible et plus accessible aux PMR et voitures d’enfants, elle permet aussi de libérer l’ancienne chapelle pour y aménager une salle de réunion. |
En juin, c’est le coup de théâtre : alors que la paroisse était sur le point de réunir les fonds nécessaires pour enfin entamer le chantier de reconstruction, le conseil épiscopal de l’archevêché décide unilatéralement de renoncer au projet. L’incompréhension est grande parmi les paroissien(ne)s, mais le désir de reconstruire subsiste.
SOURCES :
- Administration communale d’Etterbeek, Sur la ligne du temps http://www.etterbeek.irisnet.be/votre-commune/hier/sur-la-ligne-du-temps (Consulté le 9/10/2015)
- Almanach du commerce et de l’industrie de Bruxelles et des communes limitrophes. De 1833 à 1883
Disponibles sur le site des archives de la ville de Bruxelleshttps://archives.bruxelles.be/almanachs
(Consulté entre le 17/1/2020 et le 11/4/2021) - Almanach Royal et du Commerce de Belgique 1838https://books.google.be/books?id=T6c_AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false(Consulté le 19/1/2020)
- Almanach Royal officiel 1841 https://books.google.be/books?id=-aRCAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false (consulté le 9/1/2020)
- Almanach Royal officiel 1854 https://books.google.be/books?id=4J9CAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false (consulté le 9/1/2020)
- Almanach Royal officiel 1855
https://archives.bruxelles.be/almanach/watch/AR/ALMANACH%20ROYAL%20OFFICIEL_1855_R%20208/ALMANACH%20ROYAL%20OFFICIEL_1855_R%20208#page/124 (consulté le 10/1/2020) - Almanach Royal officiel 1859
https://archives.bruxelles.be/almanach/watch/AR/ALMANACH%20ROYAL%20OFFICIEL_1859_R%20208/ALMANACH%20ROYAL%20OFFICIEL_1859_R%20208#page/176 (consulté le 10/1/2020) - Almanach Royal officiel 1862
https://books.google.be/books?id=BqBCAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false (consulté le 10/1/2020) - Almanach Royal officiel 1867
https://books.google.be/books?id=kqBCAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false (consulté le 9/1/2020) - Almanach Royal officiel 1868
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https://search.arch.be/fr/rechercher-des-archives/resultats/inventaris/rabscan/eadid/BE-A0550_006912_006778_DUT/inventarisnr/I006912006778481/level/file/scan-index/1/foto/550_1003_002_00091_000_0_0001 - Cabuy Y., Demeter St. et Leuxe, Fr., 1994
Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles - 7 Etterbeek.
Ministère de la Région Bruxelles-Capitale - MRAH - Timmermans, Eric, 2015
Etterbeek – Bruxelles anecdotique http://bruxellesanecdotique.skynetblogs.be/etterbeek/ (Consulté le 13/10/2015) - Unité pastorale d’Etterbeek. Nos églises dans l’histoire http://upetterbeek.be/Histoire.pdf (Consulté le 12/10/2015)