Deneme bonusu veren siteler bahis siteleri güvenilir bahis siteleri Bahis siteleri Betting siteler Slot siteleri Bahis siteleri deneme bonusu Slot siteleri Deneme bonusu en iyi Slot sitesi Slot siteleri istanbul evden eve nakliyat evden eve nakliyat istanbul eşya depolama eşya depolama Armabahis armabahigirisyap.com armabahisdestek.com Kurbahis kurbahisdestek.com kurbahisresmi.com 1997-08-30 : Un paroissien sur les chemins de Compostelle, par F. Delsaux - [Sainte-Gertrude d'Etterbeek]
Bandeau
Sainte-Gertrude d’Etterbeek
Le site des paroissien(ne)s

Ce site n’est pas le site officiel de la paroisse, mais un site indépendant résultant du dévouement et de l’engagement de plusieurs paroissiens qui, depuis 2002, ont eu à coeur de servir leur paroisse. Vous y trouverez agendas, archives, ressources, propositions, références culturelles...

1997-08-30 : Un paroissien sur les chemins de Compostelle, par F. Delsaux

10 juin 1997 - 30 août 1997 : Entre ces dates, un paroissien de Sainte-Gertrude, monsieur Delsaux, a effectué un pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle, accompagné des prières des paroissiens. Il en a rédigé un petit reportage qui parut en son temps dans les "Feuilles d’Informations paroissiales". En voici ce que nous en avons retrouvé. Les photos sont issues du web "open source".

Article mis en ligne le 7 décembre 2023

par Jepa

PELERINAGE A SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE - 10 juin - 30 août 1997
Feuilles d’informations paroissiales de novembre 1997 :

Après la soirée aux souvenirs du 6 octobre dernier, qui rassemblait beaucoup de paroissiens, d’autres, non moins nombreux, m’ont demandé de raconter par écrit cette longue marche vers moi-même, vers les autres, vers le Tout Autre. Chacun comprendra que je ne peux évoquer ici que quelques temps forts de ma "démarche pèlerine", qui se passe avant et pendant la marche proprement dite. L’après, c’est tout au long du reste de la vie qu’il a lieu, c’est en quelque sorte son accomplissement.

AVANT.

Comme toute action importante, il tient dans un minimum de préparation physique, psychique, mentale, cérébrale, spirituelle. Il s’agit d’un apprentissage à pouvoir découvrir ou redécouvrir la nature, l’art, accueillir en soi les moments d’intense émotion, être disponible aux rencontres fortuites, s’émerveiller des choses simples et gratuites, abandonner les futilités et les choses moins importantes, suivre des pistes de réflexion, mais aussi prier dans une rencontre plus intime avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avec ce Dieu qui est le mien, celui de Jésus-Christ. Ce Jésus qui a appelé Jacques, fils de Zébédée et frère de Jean à Le suivre jusqu’au bout, non seulement du Camino de Santiago, mais du chemin de la vie. Voilà toute la question qui se pose le 12 juin au matin pendant l’Eucharistie, au point de départ de mon pèlerinage, c’est-à-dire au Foyer de la Charité de Chateauneuf de Galaure. A noter que si, concrètement, je ne partais pas de notre paroisse Sainte Gertrude, il n’en restait pas moins vrai que tous les membres de cette communauté m’accompagnaient de leurs pensées et de leurs prières ardentes, ce dont je les remercie une fois encore très chaleureusement. Les prières communes choisies dans le Guide du pèlerin allaient encore nous unir davantage.

DE CHATEAUNEUF AU PUY-EN-VELAY

Deux souvenirs marquants :

  • Cinq kilomètres après Lamastre, le petit village médiéval de Desaigne me réserve une grande joie : le prêtre, curé de la paroisse catholique m’annonce qu’il va célébrer un baptême dans Le Temple protestant, avec des chrétiens d’horizons divers, unis dans cette prière sacramentelle.
  • Sur la route vers Saint Julien Chapteuil, les Ave Maria de mon chapelet se mêlaient au parfum des fleurs sauvages, et dans mon être tout entier c’était un intense bonheur. A l’entrevue avec Radio Catholique, à l’ Accueil Saint François du Puy en Velay, j’ai pu en faire état. Faut-il ajouter que je loue le Seigneur pour toutes ces merveilles !

PUY-EN-VELAY - CONQUES

A partir de cette belle cité, centre elle-même de pèlerinages nombreux, tels ceux à Notre Dame du Puy, j’ai suivi l’un des quatre chemins principaux existant depuis des siècles. Le mien aboutissait, en France du moins, à Saint-Jean Pied-de-port, dernière étape avant de franchir les Pyrénées. Si on reste sans certitude quant au tracé historique de l’itinéraire suivi en 911 par GODESCALQ, premier pèlerin connu, partant du Puy dont il était l’évêque, on peut affirmer que le chemin d’aujourd’hui, balisé et appelé Sentier de Grande Randonnée n°65 (GR 65) n’en est pas très loin, puisque le pèlerin d’aujourd’hui y rencontre de nombreux lieux très anciens, témoins formels du passage de milliers et de milliers de pèlerins depuis plus d’un millénaire.

Feuilles d’informations paroissiales de décembre 1997 :

A chacun son chemin ; le mien commence à Chateauneuf de Galaure où Marthe R0BIN fonda les Foyers de charité. Après quelques jours de marche dans la Drôme et l’Ardèche, j’avance vers Le Puy en Velay, en Haute-Loire, d’où partent de très nombreux pèlerins vers l’Espagne en traversant les Pyrénées à Roncevaux ; Saint Jean Pied de Port est la dernière étape française.

Chemin faisant, j’arrive à Saugues où est érigée sur une colline dominant la commune une magnifique statue géante de la Vierge Marie. C’est Notre-Dame du Gévaudan. J’y ai longuement prié an prenant un peu de repos.

A Saugues, l’ancien hôpital Saint Jacques était un point de rencontre de nombreux pèlerins venus de voies secondaires du Cantal at du Puy-de-Dôme. C’est donc un important témoignage du passé comme il y en a tant. Un autre souvenir marquant. A Aumont-Aubrac, dans un gîte très rudimentaire, je rencontre un groupe de mal-voyants et non-voyants qui prennent la route chaque année à pareille époque, pour accomplir quelques étapes du chemin de Saint Jacques de Compostelle dans l’Aubrac, ce lieu de grande solitude aux terres de pâturages parsemés de rocs erratiques. Ce tronçon est tout, sauf facile : drailles, clôtures, ornières, sentiers forestiers ou rocailleux.

La présence en ces lieux de nombreuses croix d’époques et de styles divers diffusent une joie de la rencontre avec Jésus toujours présent, là où, je l’ai dit, sourd une impression bien réelle d’un ailleurs, et d’une profonde solitude. En ces lieux, où on n’a pourtant plus à redouter comme les anciens, les loups et les brigands. En ces lieux, il se passe vraiment quelque chose. Devant ces croix et en continuant la marche, c’est l’occasion de prier à des intentions précises telles : les malades, les isolés à qui personne ne pense, les résidents des homes que personne ne visite, les enfants et adolescents parfois bien seuls dans ce monde de l’individualisme. L’Aubrac traversé, je descend vers les rives du Lot. Le clocher haut et vrillé de l’église Saint Côme et Saint Damien invite à la prière. Cette belle commune médiévale réserve aux pèlerins un gîte très accueillant.

Avant Conques encore, Estaing mérite certainement une petite information. En effet, le gîte Hospitalité Saint Jacques est tenu par un couple dévoué à l’évangélisation. Ces personnes, assistées par des bénévoles accueillent, écoutent, encouragent ceux qui décident de s’arrêter une nuit chez eux. Ils travaillent en collaboration avec l’Abbaye de Conques. C’est ainsi, par exemple, qu’ils rédigèrent en commun le guide des Pèlerins d’où furent extraites les prières mises à la disposition des Paroissiens de Sainte Gertrude qui souhaitaient me soutenir par leurs prières quotidiennes.

L’Hospitalité Saint Jacques d’Estaing reste pour moi un des moments les plus importants : simplicité matérielle, écoute en profondeur, prière très intense en commun, mais aussi, le "Vas continue" qui est comme un envoi vers soi-même, vers les autres, vers Saint Jacques de Compostele, vers le Dieu d’Amour, vers la vie ! Le gîte de Golinhac est lui aussi tenu par un couple engagé dans l’aventure compostellane. J’arrive à Conques avec un couple français rencontré dans certains gîtes et avec qui j’ai beaucoup partagé. Cette rencontre fut pour moi très enrichissante. Le mois prochain, nous tracerons l’histoire de Conques à grands traits avant de continuer sans trêve le pèlerinage vers Cahors et Moissac.

Feuilles d’informations paroissiales de janvier 1998 :

Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, les rencontres sont certainement une des choses les plus importantes. Rencontres des autres pèlerins le soir au gîte, rencontres sur les chemins, de personnes vous croisant ou vous accompagnant et qui parlent de leur travail, de leur famille, de leur vie en somme. Ils vous adressent des voeux chaleureux de bon pèlerinage, qui deviennent pour le pèlerin que je suis, porteur de joie et d’espérance.

Rencontre aussi de beaucoup de personnes qui demandent de prier pour elles à Compostelle. Cette demande n’est que suggérée bien souvent ; au pèlerin de confirmer par : " Et je prierai pour vous tout le long du chemin et à Compostelle ". J’entendais alors un : " Voilà ... merci beaucoup ". J’y sentais une grande ferveur mais contenue par une non moins grande pudeur.

Celle-ci s’estompe un peu aux abords des hauts-lieux de la vie spirituelle et religieuse comme par exemple l’abbaye de Conques, située au fond d’un véritable entonnoir naturel de verdure unique sur le chemin du Puy vers Saint Jacques de Compostelle.

Dès le Xe siècle, la ferveur des prières à Sainte Foy fait de l’abbaye de Conques un relais important et une étape majeure sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Au Moyen-Age, l’abbaye de Conques eut, avec Cluny, une grande influence dans le nord de l’Espagne en fondant des églises ou en donnant des évêques aux nouveaux diocèses d’Aragon et de Navarre. A noter que l’une des oeuvres maîtresses de la sculpture romane est très certainement le tympan du Jugement dernier au portail occidental de l’abbatiale Sainte Foy. A lui seul, il est un support à la prière fervente. Il nous révèle non seulement la bonté mais aussi la beauté de Dieu. C’est une pure merveille de l’Art. Ajoutons que l’un des anges du registre intermédiaire du portail de Conques porte sur sa robe une inscription en " confique fleuri " : " Al houm ", "à Dieu la louange ". Ailleurs, une autre : " Ma-ch’Allah ", " Ce que Dieu a voulu ". Tout ceci est dû, sans doute aux artisans mozarabes d’Espagne avec qui le Chemin permettait le contact.

Mais le pèlerinage est par essence, un voyage et l’ordinaire du pèlerin est de marcher. Je continue donc avec mon sac et mon bourdon vers Decazeville par le chemin de grandes randonnées n° 65 - en abrégé GR 65 - qui est l’une des quatre principales voies de France avec celles de Tour, de Vezelay et de Arles qu’empruntent les pèlerins jacquaires. Ce GR 65 passe par Decazeville, ancienne ville industrielle et la paroisse Saint Roch haut perchée, et où je coucherai dans les coulisses d’une salle de fête bien froide. Il pleut et j’ai faim ! Ma boite de sardines et mon bout de pain me réconforte pour la nuit. Après un bon petit déjeuner auprès du couple chargé de la salle, me voici sur les chemins boueux et ravinés descendant dans la vallée. Pour remonter ensuite vers Livinhac-le-haut et La Cassagnole, au Relais Saint Jacques de Compostelle. La pluie qui m’accompagne creuse les chemins de terre, ravine les sentiers en pente raide, détrempe les coupe-feu. Heureusement, j’ai de bons vêtements et mes chaussures, qui me font encore souffrir, ne laissent pas passer cette eau abondante. Ainsi les étapes vers Cajare, Vaylats et l’arrivée à Cahors. Après cette belle ville, je vais refaire connaissance avec mon autre compagnon de route qui n’a pas encore montré vraiment ses rayons de feu : le soleil. Il me réserve cela pour plus tard. Je le sais maintenant ! Il y a aussi d’autres " frères et soeurs " sur la route comme le dit Saint François d’Assise : soeurs collines et frères rochers et les Causses qui me font transpirer quand je les gravis et qui me font mal à la pointe des pieds quand je les dévale. Et mon sac qui devient de plus en plus lourd du " nécessaire " qui m’apparaît de moins en moins comme essentiel. Et je ne peux m’empêcher de penser à la parole de Sainte Thérèse d’Avila : "Nada te turbe, nada te espante, quien a Dios tiene, nada le falta solo Dios basta" : "Que rien ne te trouble, que rien ne t’émeuve. Celui qui a Dieu, point n’est besoin de rien, Dieu seul suffit". C’est dans ses pensées et prières que Dieu m’a fait la grâce de rencontrer les Dominicaines d’Escayrac et principalement Soeur Dominique, jeune pèlerine elle aussi, et remplie de l’enthousiasme communicatif qui devait être celui des premiers chrétiens.

Après la messe du matin, je repars vers Lauzerte et Moissac , son église et l’abbaye fondée vers 1050, ainsi que les oeuvres d’art qu’elles contiennent, racontent à elles seules la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.

Feuilles d’informations paroissiales de mars 98

Mon pèlerinage se poursuit en France par Auvillar, ravissante bourgade haut perchée, et dont les habitants sont particulièrement accueillants. Comme un sourire peut être encourageant lorsqu’on pérégrine ainsi, seul !

Le chemin passe par Lectoure dans le Gers, Navarreux, au coeur du vieux Béarn. Vient ensuite Saint Palais dans le Pays Basque où, après la bénédiction donnée aux pèlerins pendant l’Eucharistie, je repars vers Ostabat, point de rencontre des chemins venant du Puy en Velay, de Tours , de Vezelay.

Après les Pyrénées, le chemin débouche à Ronceveaux où la très ancienne Abbaye est le lieu d’accueil des pèlerins qui se font beaucoup plus nombreux : c’est le point de départ habituel des espagnols, mais aussi de bien d’autres pèlerins venant d’Angleterre, de Hollande, d’Allemagne, du Danemark, de Belgique, etc ...

Le chemin espagnol est balisé par des flèches jaunes, mais aussi par des stèles portant la fameuse coquille ! Il me reste 750 km à parcourir. Je trouverai beaucoup d’églises ouvertes près des gîtes disséminés le long de ce chemin appelé maintenant : CAMINO.

Que de moments intenses, que d’émotions indicibles, que de découvertes intérieures inexprimables. Tous les pèlerins en témoignent : il est quasi impossible de transmettre tous les ressentis sur ce long chemin parcouru par des millions de pèlerins, depuis plus de mille ans de notre Histoire.

Cette Histoire qui fait de Saint-Jacques-de-Compostelle un objectif religieux et monumental de premier ordre. On le comprend quand, du haut du Mont de la Joie, on aperçoit la Cathédrale ; on le ressent intérieurement quand on se trouve à l’intérieur de celle-ci, devant la Porte de la Gloire, merveille de l’art médiéval chrétien, représentant le Christ glorifié suivant la vue apocalyptique de Saint Jean. C’est dans une profonde émotion qui, encore aujourd’hui, imprègne tout mon être, que je descendrai dans la crypte et prierai devant le tombeau de Saint Jacques. Mon pèlerinage s’achèvera par l’Eucharistie, dite chaque jour à midi.

Et maintenant ..... tout commence !