Les (très) ancien(ne)s paroissien(ne)s, ainsi que celles et ceux qui décortiquant les vieilles cartes postales d’Etterbeek s’en souviendront... Il y a très longtemps, l’église Sainte-Gertrude possédait un clocher surmonté d’une flèche - une des plus hautes charpentes en bois du pays - au-dessus de laquelle trônaient une croix, elle même surmontée d’un coq hiératique qui indiquait à qui bien voulait le regarder d’où soufflait le vent...

Làs, fatigué que sa vie privée soit ainsi découverte à tout le monde, maître Eole, par une sombre journée de 1972, souffla suffisamment fort pour que la flèche se mit à pencher dangereusement. Conscientes de leur responsabilités, les autorités décidèrent rapidement de la démonter. Ainsi disparurent la flèche, la croix, le coq, le paratonnerre, et les pigeons qui s’y perchaient... Le coq, faute de haute tour, retrouva vite une basse-cour, en l’occurrence le service des travaux de la commune où il fut traité comme coq en pâte.

Mais voilà, tout à une fin... Le service des travaux en ce début d’année 2020 prépare son déménagement vers ses nouveaux bâtiments, et notre Chantecler est vraiment encombrant. Il contacte donc Baudouin qui, en un battement d’aile, récupère le volatile et l’aide à migrer vers la cure où il se remet à présent de ses émotions.

Impressionnant, l’oiseau : plus d’un mètre de long, tout en cuivre et en relativement bon état pour un largement centenaire. On y observe des impacts de balles. Je ne sais si ce sont des stigmates de guerre, l’oeuvre d’un vandale, ou le résultat de la maladresse d’un paroissien désirant chasser ces méprisants pigeons qui confondaient la tête de Chantecler avec un lieu d’aisance....

Si vous en savez plus, merci de nous en faire part. De même quelqu’un sait-il ce qu’il est advenu de la croix ? Ce n’est pas celle du jardin de la cure, qui elle, vient de l’église construite au dix-huitième siècle.

J.P. Sprumont